THEATRE ANTIQUE D’ARLES

extraits de Philippe FERRANDO et de « trouve-moi si tu peux au Théâtre Antique » images : Art graphique et Patrimoine

Restitution du Théâtre Antique d’Arles par Jean Claude GOLVIN

Construit à la fin du Ier siècle avant J.-C., le théâtre Antique d’Arles, marque du pouvoir impérial romain, date de la première phase d’urbanisation de la colonie romaine fondée par César en 46 avant Jésus Christ.

Edifié sur la colline de l’Hauture, il s’inscrit dans le quadrillage romain, sur la voie Est / Ouest, le décumanus.

Le théâtre fut achevé vers l’an 12 av. J.-C; il est conçu comme une structure semi-circulaire entièrement close, à ciel ouvert.

Il servi longtemps à de nombreux spectacles, tragédies, comédies, mimes et pantomimes de qualité, son architecture en demi-cercle optimisant les angles de vision du public qui y assistait gratuitement. 

Abandonné au Vème siècle, son pillage dure jusqu’au XIIème siècle alimentant en matériaux des chantiers voisins, dont la cathédrale Saint Trophime… 

Ce n’est qu’au XIXe siècle que le site fut entièrement dégagé.

Seuls subsistent quelques gradins, l’orchestre, la fosse du rideau de scène et deux hautes colonnes de marbre coiffée d’un fragment d’entablement. 

Sa partie méridionale (coté jardin d’Eté) a du être fortifiée dès le Ve siècle, ce à quoi l’on doit la « tour de Roland » intégrée à l’enceinte, et seul témoignage de l’élévation initiale de l’édifice.

Divers occupants s’y succédèrent, notamment le collège des Jésuites, un couvent des sœurs de la Miséricorde et un des premiers musées publics d’archéologie en plein air.

Lors des fouilles commencées en 1828 plusieurs pièces furent découvertes, elles sont visibles dans le Musée Départemental de l’Arles Antique. www.arles-antique.departement13.fr

Le théâtre romain d’Arles mesure 102 m de diamètre, la scène 59,22m par 12,30m

Ses 33 gradins s’appuyaient sur une enceinte extérieure composée de trois étages et accueillaient 10 000 spectateurs.

L’orchestra se trouve séparé de la cavea par un mur, le balteus , en avant duquel, un espace large de 1m20 était réservé aux sièges mobiles des notables de la colonie. 

Le mur du pulpitum marquait la séparation entre l’orchestra et l’ensemble scénique. Il était orné de niches décorées, notamment par l’autel d’Apollon trouvé en 1828. 

Deux escaliers mettaient l’orchestre en communication avec la scène.

Profonde d’environ 6 mètres, la scène était bordée de vastes parascenia (coulisses). Le mur de scène était très décoré. 

Il comportait trois étages de colonnes et une importante statuaire, dont la statue colossale d’Auguste, qui est conservée actuellement au musée départemental Arles antique. 

La fameuse statue de la « Vénus d’Arles » est, quand à elle, conservée au Louvre. 

Au milieu du mur se trouvait la porte royale que bordaient de chaque côté deux colonnes ; celles d’un seul côté se voit aujourd’hui en place. 

L’enceinte extérieure du théâtre comportait 27 arcades appuyées sur de forts piliers. Cette façade avait trois étages qui ne se sont conservés qu’au sud, inclus dans la tour de Roland, édifiée au début du Moyen Âge. 

En 1822, le baron de Chartrouse, maire de l’époque, décide d’entreprendre une vaste campagne de fouilles et de réhabilitation au théâtre antique et à l’amphithéâtre. 

Pour entreprendre les fouilles, une commission archéologique composée d’érudits et de spécialistes s’occupe de l’expropriation des maisons qui recouvrent les sites.

– 1823 : découverte de l’autel d’Apollon et de la tête d’Aphrodite

– 1827 : on commence à démolir des maisons construites sur le site

– 1828 : découverte d’un autel votif, d’une statue de Silène et d’une danseuse

– 1833 : début de dégagement du monument en commençant par le jardin, les bâtiments du couvent de la Miséricorde et les maisons sur la rue ; découverte de la tête colossale d’Auguste

– 1840 : le théâtre est porté sur la liste de classement des Monuments historiques. On décide de consolider les deux colonnes.

– 1845 : travaux de démolition de l’hôtel de Boche menés par les architectes Questel et Révoil. La scène est dégagée.

– 1856 : une subvention est allouée par l’état pour acheter les dernières maisons qui encombrent encore le théâtre.

– 1860 : toujours par les mêmes architectes, l’ensemble du théâtre est dégagé et les fouilles sont presque complètement achevées.

– 1900 : Jules Formigé restaure les gradins du théâtre.

Fin 2005 commence une grande campagne de restauration dans le cadre du Plan Patrimoine Antique. Elle s’achève en 2009.

Aujourd’hui le théâtre a retrouvé sa vocation de lieu de spectacles.

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